Prix du bar à Cultures 2011, catégorie Littérature Francophone: Alain Guyard: "la zonzon" ed le dilettante. RENTREE LITTERAIRE ****,
avec un accessit à Skander Kali: "abreuvons nos sillons" ed du Rouergue****1/2
j'ai hésité jusqu'à la dernière minute, je l'avoue. et si demain je recommençais le verdict pourrait être tout autre (c'est moins le cas pour les autres prix de cette année ou le verdict est plus assuré)
Laurent Mauvignier rend compte d'un fait divers tragique, avec un grand talent comme dans ses livres précédents. un grand écrivain, qui n'a pas peur d'être cinglant comme ses histoires. Skander Kali est dans une autre forme de violence urbaine, très proche à bien des égards et son style brut de decoffrage ajoute au propos et à la descente aux enfers du héros du livre.
une sélection bien cruelle pour les héros aussi avec marcus malte pour ce qui est en fait la transcrïption écrite de sa fiction radiophonique sur l'assassinat du président avec un machiavélisme terrifiant et parfaitement maitrisé. en plus ce livre petit prix est accessible à tous. Alain Guyard est un mélange des précedents avec une touche d'optimisme en plus: machiavélisme, descente aux enfers, enfermement, contournement de la loi mais aussi maitrise et contrôle de soi et des autres. c'est drôle et souvent brillant même si quelques passages sont longs à lire. enfin pierre mari a décrit il y a plusieurs années de ça les dérives de la finance économique que l'on vit aujourd'hui, à travers un employé de ressources humaines perturbé par l'évolution de son entreprise. troublant et magnifique à la fois.
cette sélection est donc peu poilante, c'est évident, mais brillante à bien des égards.
j'ai longuement hésité pour trois livres de cette sélection finale. au final je donne le prix à Guyard avec un accessit à Kali. parceque la zonzon fut un plaisir à lire avec ce personnage qui sait tout et est pourtant naif et incrédule. il y avait moyen de faire mieux par moment mais l'ensemble est de qualité. Kali, car pas Cali. na épicétou.
Prix du bar à Cultures 2011, catégorie Littérature Étrangère: Tom Rachman: "les imperfectionnistes" ed du seuil. ****
le choix a été difficile avec quatre livres de belle facture, dans des registres différents.
Richard Grossman donne un livre étrange par moment, limpide parfois. Il mérite de s'y attarder et d'y revenir quand sortiront les deux derniers volets de la trilogie.
marcos mancassola réalise un roman drole et fantastique de haute volée avec hélas quelques passages dispensables. c'est un excellent roman, à lire dès que possible.
James Frey réalise sans doute le livre le plus épattant par l'histoire en elle même et son développement par témoignages successifs. la fin est un peu décevante, mais le reste est jouissif.
Tom rachman ecrit un livre un peu selon le même concept, de portraits successifs. Une histoire plus conventionnelle et au final prévisible mais très bien mené et palpitant. Le choix s'est posé sur les deux derniers romans évoqués. la petite deception finale de frey m'incite donc à attribuer le prix au livre de tom rachman. mais les autres romans sont de très belle facture. bonne année sur ce point.
Prix du bar à Cultures 2011, catégorie essais et cie: Jonathan Safran Foer: "faut-il manger les animaux?" ed de l'olivier
trois livres, intéressants les uns les autres.
JSF dit par écrit ce que tout le monde sait mais ne veut voir. la maltraitance animalière de l'agriculture intensive. Si le style et la manière sont pas toujours réussis, le livre est marquant et possède de belles qualités.
l'anthologie françois caradec montre les idoles littéraires de FC mais aussi ses têtes de turc. ouvrage de 900 pages parfois répétitif (succession d'articles, logique donc) qui éclaire le biographe et amateur d'humour littéraire.
enfin aissaoui narre une affaire d'esclavagisme, de privation de liberté et de droits. émouvant, simple et efficace. ces trois livres se valent, ne sont pas littérairement parlant extraordinaires mais ont une puissance dans le propos.
le choix final se porte sur le livre de JSF pour ses impressions fortes qui me restent encore de longs mois après sa lecture.